Dextrose dans tous ses états

Dextrose dans tous ses états

L’art de nous prendre pour des imbéciles existe chez certains fabricants de produits énergétiques , illustration ici

dextrose-1

Sympa de nous donner la liste des ingrédients avec les % mais aucune indication sur le % de dextrose ….

Allez je vous aide … à minima 17% et au maxi 35%  ( eh oui l’ordre d’apparition est toujours dégressif  sur une liste d’ingrédients)

pour arrriver à 100% on peut supposer assez facilement que l’on est très proche des 35% de dextrose dans la barre ….

Un produit naturel comprenant 35% de dextrose , est-ce bien raisonnable ?

Un détail croustillant qui vous permettra de comprendre mon « coup de colère »

Savez vous que le dextrose est un « sucre » (j’ose à peine employé ce mot) utilisé dans le bâtiment pour retenir l’eau dans le plâtre et retarder le durcissement du béton ??
Cool …… on vous le propose au sein d’une barre pompeusement appelée énergétique et bien sûr naturelle ….

Le  DEXTROSE …et pourtant PARTOUT ou presque … y compris dans le béton pour éviter qu’il ne sèche trop vite !

Et si votre estomac plein d’eau vous coupant en deux sur un trail ou une cyclosportive vous exprimaient juste un trop plein de dextrose ?
Avez-vous remarqué que le dextrose est partout … y compris dans les barres vendues comme « naturelles » et BIO….. ?

Les dangers du dextrose pour un sportif

Voilà une petite explication pour vous démontrez les dangers du dextrose et ses effets délétère sur votre digestion en course.
Des études ( source citée ci après) montrent que le rythme de vidange gastrique est fortement diminué quand l’osmolarité augmente ; c’est à dire quand la concentration de particules dissoutes dans le sang augmente.

Constituée d’une seule molécule de «sucre » le dextrose a précisément la fâcheuse tendance à augmenter l’osmolarité, qui, en conséquence, fera diminuer le rythme de vidange gastrique …..

Voila pourquoi d’ailleurs pas mal de fabriquant de produits énergétiques nous font un subtil mélange maltodextrine/ dextrose ….pour tenter de contrecarrer ce sérieux problème de frein de vidange gastrique ….

source citée :
Duchman SM  : « Upper limit for intestinal absorption of a dilute solution in men at rest » – édition : Medecine & Science in Sports & Exercices (avril 1997)

Fabrication du dextrose : on ne fait pas franchement dans la cueillette sur l’arbre

voila la recette :

  • Prenez de la fécule de maïs (inutile de l’acheter bio cela serait dommage !)
  • martyriser là quelques minutes sous l’effet de l’acide sulfurique et hydrochlorique
  • …. et hop vous obtiendrez un superbe sucre appelé ….dextrose !

Si vous prenez de la fécule de maïs bio vous avez droit alors à vendre sur le marché votre produit sous le label « issu de l’agriculture biologique »
cool … non ?

Le dextrose dans le béton

source :
http://www.agrobiobase.com/

Les sirops de glucose et le dextrose sont utilisés dans la construction.
Le dextrose est utilisé pour la fabrication de plaques de plâtre, son ajout garantit la rétention d’eau et la migration à travers la plaque.
Mélangé avec du ciment, des sirops de glucose ou du dextrose sont utilisés dans les additifs pour béton et retardent le durcissement du béton.
Le dextrose (comme d’autres dérivés de l’amidon) est utilisé comme molécule plateforme (synthons) pour la production de nouveaux polyesters, polyuréthanes ou acrylates, mais aussi pour la synthèse de solvants et de peintures avec des taux réduits de composés organiques volatils, pour la production de tensioactifs tels que des alkyl(poly)glucosides (APG), ou encore pour la production de plastifiants tels que l’isosorbide, ce qui permet la réduction de l’utilisation du PET dans les emballages.

Bon je conseillerai volontiers les  fabricants de barres, gels et autres sympatiques produits énergétiques au dextrose  de revendre leurs  barres aux cimenteries Lafarge and co …. pour leur permettre de faire du béton « naturel » enrichi à la gelée royale BIO …. cool non ?

=> le principe de précaution 

Attention ce n’est pas parce que le dextrose est dans le béton que je suis choqué de le retrouver dans un produit énergétique …après tout on y retrouve aussi de l’eau dans le béton !

Non , mais ce qui  me choque c’est  de savoir que le dextrose  est utilisé dans le ciment justement pour ses propriétés à retenir l’eau dans le mélange …. Hors rien ne me démontre que cette priorité ne s’applique dans mon estomac !

A l’inverse les retours des sportifs se plaigant d’avoir l’estomac plein d’eau sur des cyclosportives ou ultra trail …et constatant une nette amélioration en supprimant les boissons et produits énergétiques à base de dextrose …me font dire que la capacité de rétention d’eau du brave dextrose n’y est peut-être pas pour rien ….

Et d’ailleurs avez vous vu que dans l’immense majorité des cas les labo « recherche et développement » qui élaborent les formulations des produits énergétiques le savent fort bien en combinant le plus souvent le dextrose et la maltodextrine de façon équitable pour atténuer l’effet rétention d’eau du dextrose …mais juste parce qu’il est utilisé pour ses propriétés redoutables pour  retenir l’eau dans le mélange ….

Encore une fois aucune étude ne vient nous démontrer  que cette priorité ne s’applique dans notre  estomac !

Comment fabrique-t-on du dextrose industriellement ?

source : http://www.petitpanda.info/index.php?module=pdt&id=214

Il existe deux méthodes :

  • Conversion par hydrolyse acide
  • Conversion partielle par hydrolyse suivie d’une conversion par des amylases.

Acidification : elle est réalisée par lot (en batch) ou en processus continu. L’empois d’amidon est mélangé à de l’acide (H2SO4 ou HCl) afin d’amener la valeur du pH aux environs de 1, 8 – 2,0 dans un convertisseur à vapeur chauffé aux environs de 160°C jusqu’au DE désiré. Le processus continu qui remplace le processus par lot implique l’introduction de l’amidon et de l’acide dans un échangeur thermique tubulaire ; le temps et la température sont ajustés pour obtenir le DE souhaité.

Neutralisation : La solution est neutralisée avec du carbonate de sodium ou de la chaux pour éliminer l’acide libre et amener la valeur du pH entre 5,0 – 7,0. Le chlorure de sodium formé dans le sirop, en petite quantité, reste dans la solution.

Raffinage : Des impuretés (protéines précipitées et graisse figée) peuvent être éliminées par centrifugation.

Filtration : La solution est filtrée sur filtre-presse ou sur filtres en céramique.

Décoloration : Le filtrat brun-clair obtenu est décoloré par passage sur du charbon actif ; celui-ci enlève la couleur et les autres impuretés par adsorption et ne provoque pas de modifications du glucose. Les résines échangeuses d’ions peuvent remplacer le charbon actif. Un procédé récent consiste à utiliser l’électrodialyse afin d’obtenir un sirop de glucose de qualité supérieure.

Concentration : Elle est réalisée sous vide dans des convertisseurs simples ou par échangeurs thermiques jusqu’à un extrait sec (EST) de 80 à 85 %.

Stockage et transport : Le sirop de glucose ne doit pas être stocké en grandes quantités pendant de longues périodes en raison d’une détérioration possible de sa couleur. Le transport est réalisé en fûts ou en citernes.

Pour la méthode enzymatique, l’amidon est acidifié, neutralisé et filtré comme précédemment, puis il est injecté dans un convertisseur où des amylases, isoamylases (ou pullulanases) et glucoamylases sont utilisées sous agitation lente. La température et le pH sont ajustés aux conditions optimales. Le temps de conversion dépend du DE initial (obtenu par hydrolyse acide), du type et de la force de l’enzyme, ainsi que du DE souhaité.

A la fin de l’opération, les enzymes sont inactivées par une augmentation de la température et par un ajustement du pH. Le sirop est ensuite traité de la même façon que précédemment.

L’utilisation de certaines enzymes permettent d’obtenir un DE de 98 (conversion quasi-complète de l’amidon en dextrose). Par hydrolyse acide, le DE obtenu est seulement de 92 du à une perte de dextrose liée à l’acidité faible et aux hautes températures nécessaires.

Remarque : le terme sirop de glucose est employé à tort ; il ne s’agit pas d’une solution aqueuse simple de glucose mais suivant la législation en vigueur d’une solution complexe contenant « pas moins de 70 % de matière sèche et plus de 20 DE » ; la matière sèche est composée de glucose, de maltose, d’oligosides et de polyosides, en proportions variables suivant le type d’hydrolyse appliquée.

En espérant vous avoir apporté un petit éclairage sur le brave dextrose …. et vous mettre juste en garde avec les marchands de rêve de produits naturels qui osent encore placer du dextrose dans leur recette….

Pourquoi le dextrose se retrouve dans un produit BIO ?

Vous remarquerez que dans les produits énergétiques estampillés « BIO » on retrouve du fructose (sucre raffiné non bio) ou du dextrose voir du sirop de glucose ( frère jumeau du dextrose)  avec la petite (*) nous signalant « issu de l’agriculture biologique » ….

la raison est simple : un produit peut obtenir le label BIO même s’il n’est pas à 100% BIO
il suffit juste que :

  • 95% minimum des ingrédients soient d’origine naturelle.

…… donc au diable l’acide sulfurique et hydrochlorique pour obtenir la précieuse poudre de dextrose

Dextrose et maltodextrine : un binome fréquent dans les produits énergétiques du commerce  , pourquoi ?

Le dextrose est un hydrate de carbone simple.
La maltodextrine est un hydrate de carbone complexe (polymère de glucose).

Quelle est la différence entre le dextrose et la maltodextrine?

Sur le plan de l’index glycémique les différences entre l’un et l’autre sont minimes. 
Sur le plan de la vidange gastrique là les choses sont différentes, le point faible du dextrose est au niveau de la vidange gastrique (le procès de digestion et évacuation de la nourriture de l’estomac)… désastreux pour le dextrose !

Les labos « recherche & développement » élaborant les formulations des produits énergétiques le savent fort bien , voilà pourquoi ils tentent coûte que coûte  de combiner le dextrose et la maltodextrine de façon équitable pour atténuer l’effet rétention d’eau du dextrose …

une source intéressante d’information : les travaux de Seiple de 1983 « Gastric-emptying characteristics of two glucose polymer-electrolyte solutions » – édition Medicine & Science in Sports & Exercise 1983

Laisser un commentaire

Fermer le menu